Mahomet, Dieudonné et la liberté d’expression

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La presse française, entraînée par France Soir, a admirablement repris et publié les caricatures du Prophète Mahomet au nom de la liberté d’expression. Superbe. Et la vaste majorité des Français ainsi que le gouvernement supportent cela, à juste titre. Mais lorsque Dieudonné s’est permis il n’y a pas si longtemps de caricaturer à la télévision un fanatique juif sioniste clamant faire partie de « l’axe du bien États-Unis – Israël “, la même presse a unanimement condamné l’humoriste, des poursuites pénales ont été engagées contre lui, (dont il est heureusement sorti blanchi), ses spectacles ont été boycottés ou annulés, et il a même été victime d’agressions physiques.Pourquoi deux poids et deux mesures ? S’il est vrai qu’une société moderne et laïque doit respecter la liberté d’expression des médias et des artistes de caricaturer absolument tout sans aucune limite, aussi longtemps qu’il n’y a pas de message d’incitation physique à la violence ou à la haine, alors pourquoi ce qui s’applique à Mahomet ne s’appliquerait pas aux Juifs sionistes fanatiques ?

Pourquoi la presse française s’enthousiasme-t-elle soudain unanimement pour la défense de la liberté d’expression quand le sujet des caricatures est un prophète arabe et musulman, et condamnait avec la même unanimité peu de temps auparavant un autre caricaturiste ayant lui pour cible des Juifs sionistes fanatiques ? Les uns seraient donc caricaturables à volonté et les autres absolument intouchables? Si Dieudonné avait, lors de son show télévisuel, personnifié un extrémiste musulman, aucun média ne l’aurait critiqué et il aurait sûrement été encensé par tous les « défenseurs de la liberté d’_expression ».

La liberté d’expression ne peut être sélective sinon elle n’existe plus. On doit avoir le droit de caricaturer sans aucune limite absolument tout, dieu lui-même, tous les prophètes, Mahomet, Jésus, Moise, Bouddha et les autres. Je suis le premier à rire des caricatures de moi qui sont publiées. Celui qui ne rit plus de lui-même est en train de perdre la raison.

Que les musulmans ou les Juifs aient des règles qui interdisent à leurs disciples de reproduire l’image de leur dieu ou de leurs prophètes, aucun problème, mais ces règles ne saurait s’appliquer qu’aux membres de ces religions. Les autres, eux, ne sont nullement tenus de respecter quelques interdits religieux que ce soit. Les musulmans ne s’offusquent pas quand les non-musulmans mangent du porc… alors pourquoi pour des caricatures ?

La tolérance, c’est reconnaître aux autres le droit d’avoir des croyances différentes, et c’est la seule solution pour que la planète vive en paix.

Mais cette tolérance ne saurait être à sens unique. S’il est indispensable de tolérer que certains croient en dieu il faut aussi que ces derniers tolèrent que d’autres n’y croient pas. La tolérance pour les croyants sous-entend forcément la tolérance pour les athées, les apostats, et les caricaturistes.

Un athée tolérant doit se battre pour que ceux qui croient aient le droit de pratiquer leur religion et même d’en faire le prosélytisme comme la « Déclaration Universelle des Droits de l’homme » le requiert, qu’il s’agisse de religions dominantes ou minoritaires comme celles appelées dédaigneusement « sectes ». Mais un croyant a aussi le devoir de se battre pour que les athées ou les membres d’autres religions aient le droit de pratiquer leur athéisme et d’en faire le prosélytisme !

C’est seulement à cette condition que les croyants peuvent réclamer à leur égard la sacro-sainte tolérance. Mais si ils incitent par leurs propos et leurs écrits, fussent-ils sacrés, à l’assassinat des membres d’autres religions ou des incroyants, ou de ceux qui caricaturent leurs prophètes ou leurs dieux, alors ils perdent immédiatement le droit d’être tolérés par la société.

Tout intolérant est intolérable dans une société moderne. C’est seulement lorsque les croyants respectent ceux qui ont des croyances différentes et ceux qui sont totalement incroyants que la société peut vivre en paix, en harmonie et dans l’amour des différences. Mais aussi longtemps que des écrits religieux soi-disant intouchables seront propagés et enseignés aux enfants, qui appellent à l’assassinat ou à la haine de ceux qui croient différemment ou sont incroyants, alors la société ne sera pas en paix et les fanatisés fleuriront. La seule et unique solution au problème est la censure des écrits religieux, de tous les écrits religieux, pour en supprimer les textes qui incitent à la haine et au crime. Même et surtout, si ces propos sont censés venir d’un prophète ou d’un dieu. Car rien n’influencera plus un individu que d’entendre dès son enfance qu’il faut tuer les Juifs, les chrétiens, les musulmans ou les incroyants.

Une commission spéciale de l’ONU devrait être créée composée de philosophes et de religieux chargés de censurer les écrits religieux mondiaux et d’en extirper les incitations à la haine et au crime contraires aux lois internationales et aux Droits de l’Homme. Il est impensable qu’actuellement et à cause de ces écritures soi-disant sacrées, des gens puissent être emprisonnés ou condamnés à mort parce qu’ils apostasient de leur religion, se convertissent à une autre, comme dans beaucoup de pays musulmans, ou n’aient pas le droit de faire du prosélytisme d’une autre religion comme en Israël.

Avec 1,5 milliard de musulmans, 1 milliard de chrétiens et 2 milliards d’incroyants, la paix mondiale dépend d’une censure des écrits religieux qui dictent les interactions entre ces communautés. Un nouvel ordre mondial spirituel est plus que jamais nécessaire, enseignant la tolérance réciproque et non à sens unique. Et cette tolérance inclut le droit aux caricatures, qu’elles soient graphiques ou verbales comme celles de Dieudonné et quelles qu’en soient les cibles.

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