Ce livre n’est pas du tout une incitation à la haine raciale ou à la vengeance par rapport aux crimes que la race blanche a pu commettre à l’égard de la race noire, en aucun cas. La race blanche a déjà payé le prix de ses crimes : elle a perdu sa pureté, son innocence et justement tout cela est dû aux crimes qu’elle a commis. Un peuple qui est responsable et coupable de tels crimes devient aigri et sa civilisation s’étrique. Mais, nombreux sont, parmi les gens de race blanche, ceux qui ont honte de cette ignoble partie de leur histoire et qui oeuvrent pour rétablir un juste équilibre.
Ceux-ci se reconnaîtront dans cet ouvrage ; l’Afrique entière les porte en elle et leur réservera toujours une place spéciale dans son coeur. Car cette Afrique a gardé sa pureté, elle qui n’a jamais cherché à se venger vis-à-vis des blancs. Cette Afrique, malgré toute la cruauté subie, n’a jamais voulu faire appel à une guerre interraciale des noirs contre les blancs. C’est ça qui fait la grandeur du peuple africain, et c’est sûrement ce qui fait que ce peuple est tellement apprécié par ceux-là qui « … du haut des cieux » dirigent vers notre humanité un regard plein d’amour.
Il faut que cette généreuse attitude de l’Afrique demeure telle qu’elle est.
Il faut que cette généreuse attitude de l’Afrique demeure telle qu’elle est.
Aujourd’hui il n’appartient pas à l’Afrique de dire à la race blanche qu’elle doit faire son examen de conscience, il lui appartient surtout de faire, elle, son propre examen de conscience. Il lui appartient de pardonner une fois pour toutes, de cesser de se lamenter et de reporter sur les blancs la faute commise et les causes de tout son malheur. Quelle ose enfin se regarder elle-même droit dans les yeux, voir les choses telles quelles sont aujourd’hui dans sa propre maison et que les Africains, entre eux, aient le courage de se dire ce qu’ils voient.
Combien de fois n’avons-nous pas entendu s’exprimer un haut responsable africain, une « autorité noire » disant : « nous les noirs nous sommes maudits, c’est comme si nous étions voués à rester inférieurs, en retard, à rester des nègres ! Oui, nous sommes maudits, nous n’allons jamais nous développer comme peuvent le faire les Asiatiques ou les blancs, nous n’en sommes pas capables, ni mentalement, ni intellectuellement, nous sommes condamnés à demeurer perpétuellement des nègres… toujours en retard ! ». J’ai entendu des paroles de ce genre sortant de la bouche de ministres, d’ambassadeurs, de diplomates africains, dont certains s’exprimaient en présence de leurs jeunes enfants, lesquels buvaient leurs paroles !
Quels exemples ! Et quel espoir offert aux jeunes générations africaines ! Mais pardonnons-leur, ils ne savent pas ce qu’ils disent et par conséquent… « ils ne savent pas ce qu’ils font » !
Mais, d’où vient donc cette mentalité de colonisé éternel, d’éternel esclave, cette mentalité manifestement nourrie par un complexe d’infériorité énorme, terrible et permanent ?
Les racines de ce mal profond doivent bien se trouver quelque part, cela ne peut pas être dû simplement au « hasard », car pour qu’une collectivité aussi vaste que la population africaine puisse, dans la majeure partie d’elle-même, être contaminée par un tel complexe, c’est que l’injection de ce poison à l’intérieur de son corps a été bien planifiée, parfaitement orchestrée à des moments précis de son histoire et réalisée par certains acteurs dont le but était que ce grand corps soit parasité, affaibli, paralysé et rendu malade par ce poison, afin qu’il ne se développe que lentement ou même pas du tout. Ce fait est clair et net, sinon jamais un tel malaise n’aurait pu se produire dans un corps pareil.
Ce mal est profond en Afrique et s’il nous atteint aussi profondément, c’est parce que ce continent a été complètement assimilé et ceci aux niveaux de tous les ordres : religieux, politique, économique et social.
Aucun autre peuple sur terre n’a vécu une telle assimilation, aucun !
De ce fait il est intéressant de faire une analyse approfondie des maux qui habitent ce corps et d’en détruire une fois pour toutes les importants germes responsables de cet état de fait.
C’est l’objectif essentiel de ce livre.
Kayemb Uriel Nawej