Genève, le 2 janvier 2009 – A l’occasion des soirées nocturnes, les membres bénévoles de l’association Clitoraid avaient prévu de tenir un stand à Sion pour faire connaître leur association et ses buts. L’association Clitoraid est une association à but non lucratif dont le but est d’aider à la reconstruction clitoridienne des femmes excisées tant en Afrique que dans les pays comme la Suisse qui compte de nombreuses femmes mutilées qui ne savent pas qu’une inversion des effets de l’excision est possible. En décembre dernier, Clitoraid a officiellement démarré la construction d’un Hôpital au Burkina Faso dont la vocation est d’accueillir gratuitement toutes les femmes souhaitant être réparées.
Les bénévoles de Clitoraid de la région de Sion ont donc émis une demande d’emplacement pour un stand, afin de contribuer à informer le public de la possibilité d’aider ces femmes mutilées. La police municipale a immédiatement refusé, invoquant des motifs de risque de troubles de l’ordre public !!!
«En quoi aider des femmes mutilées à retrouver leur dignité peut il troubler l’ordre public ? Est ce parce qu’elles sont noires qu’elles ne méritent pas d’être aidées ?» déclare Lili-Peace Tschopp, originaire du Ghana et membre bénévole de Clitoraid de la région.
«Ou bien est ce le fait de parler de clitoris et de plaisir au féminin qui pourrait troubler le public, perpétuant ainsi le tabou a l’origine même du drame de l’excision ? Quelle que soit la raison qui a justifié cette réponse de la police, et compte tenu du fort soutien reçu par la population à chaque fois que nous présentons notre association, il est clair que la décision de la police n’est pas motivée par un risque potentiel d’ordre public mais par un racisme digne des théocraties dictatoriales à la Mollah» explique Lili-peace.
Déterminés à contribuer à inverser les méfaits de l’excision et en même temps à ne jamais accepter la moindre discrimination, les membres de l’association Clitoraid seront quand même dans les rues de Sion, sans stand, pour faire connaître leur association et manifester leur mécontentement face à l’injustice subie. 2000 tracts on déjà été distribués à la population et 10’000 tracts seront distribués dans les boîtes aux lettres sédunoises.
«Aucun Dictateur, qu’il soit Ayatollah ou chef de police, n’arrêtera la lutte contre les injustices et la motivation des bénévoles qui travaillent pour un monde meilleur, et pour sortir notre société de l’obscurantisme» ajoute Lili-Peace.